Métronome : L’histoire de France au rythme du métro parisien, Lorànt Deutsch

Métronome Laurant DeutschNote de l’éditeur

Saviez-vous que la Lutèce des origines ne se situait pas sur l’île de la Cité, mais à Nanterre ? Que les derniers combattants gaulois massacrés par les Romains reposent sous la tour Eiffel ? Que les vestiges de la première cathédrale de Paris se trouvent sous le parking d’un immeuble moderne du Ve arrondissement ? Au fil de ses découvertes, Lorànt Deutsch vous emmènera vers ce qui fut le Pont-au-Change, ancêtre de la Bourse, puis chez ce bistrotier qui entasse ses bouteilles dans une cellule de la Bastille sauvée de la destruction, et tout au long des rues où se cachent des trésors que vous ne soupçonniez pas. Une promenade captivante, où défilent les seigneurs alliés comme les princes rebelles, et tout ce qui a forgé le pays. Vous verrez s’ériger des murailles contre l’envahisseur, s’agiter l’Église, s’imposer les marchands, s’ébrouer les artistes, l’Université s’installer sur des ballots de paille place Maubert, le peuple de Paris se soulever – violent, sanglant, emblématique -, et se construire ainsi toute l’histoire de France.

Prix : 17,01 € sur Amazon.

Mon avis

Voici un best-seller qui étonne et qui détonne dans le petit monde des libraires… Bien que l’histoire de France se soit toujours bien vendue en France, la figure de Lorànt Deutsch ne garantissait pas a priori un succès littéraire. Depuis la pub Yop et les Intrépides, un long chemin a été parcouru par ce fan d’histoire en général et d’histoire de Paris en particulier.

L’ensemble est plutôt agréable, le style est fluide et les chapitres assez courts. Chaque siècle est personnifié par une station de métro, qui invite à un récit des événements du siècle à travers un quartier parisien. Le principal reproche que je luis fais est qu’il ne s’agit ni d’un livre sur le métro, ses lignes, ses stations, etc., ni d’une histoire de Paris, mais plutôt d’une rapide histoire de France vue à travers quelques points parfois précis, parfois généraux, voire vagues.

Ce livre est davantage une ballade qu’un précis d’histoire et c’est bien ce que je n’ai pas aimé. Chaque chapitre commence par une description plus ou moins succincte de la station de métro utilisé en titre. Le métro est ici un prétexte pour parler d’une histoire plus générale. L’idée est intéressante, mais sa réalisation est parfois maladroite. Il est vrai qu’il n’est pas évident de passer du Stade de France à la basilique Saint-Denis. L’auteur avoue sa difficulté au chapitre Louvre-Rivoli : « Dans mon itinéraire, je pourrais descendre à l’une ou à l’autre des stations, peu importe ! Car ce que je viens chercher ici, ce n’est pas le musée flamboyant d’aujourd’hui. En fait, je veux errer en ces parages pour rêver à ce qui n’existe plus – pas même une trace, à peine un souvenir… »

Difficile d’utiliser un Paris moderne pour fouiller dans l’histoire de France. A la station de métro, succède une présentation du quartier, de son importance historique, des vestiges que l’on y trouve, puis un panorama d’un siècle d’histoire de France. Les faits relatés sont justes et l’érudit n’apprendra pas beaucoup de choses de cet ouvrage, si ce n’est les indications précises des immeubles qui conservent des traces du passé. Là encore, l’idée est intéressante, mais sa réalisation est quelquefois maladroite. Comme le chapitre Philippe-Auguste où l’on a quatre pages de guide touristique sur l’enceinte médiévale : « De beaux fragments sont également visibles en plusieurs endroits : 60-64 et 68, rue du Cardinal-Lemoine ; 4 et 6, rue Thouin ; 1 et 7, rue Clovis ; et surtout au 47, rue Descartes où l’on peut, en s’armant de patience et en franchissant trois digicodes, monter sur le faîtage du rempart. » Il est dommage de trouver autant d’informations quasi-inutiles sans plan ou illustration.

Dans chaque chapitre, on trouve des encadrés qui sont des digressions du récit et qui répondent à quelques questions importantes (Comment les Halles disparurent-elles ? Comment la Joconde arriva-t-elle au Louvre ? etc.). Elles permettent de couper le récit tout en précisant des points intéressants. L’idée intéressante est ici habilement utilisée.

Au final, malgré quelques défauts, Métronome est une lecture à recommander à ceux qui cherchent une ballade dans l’histoire légère et agréable. Ici, l’histoire de France est davantage l’occasion d’un récit qu’une réelle enquête historique. C’est ce qui peut être reproché à cet ouvrage qui laissera sur leur faim ceux qui recherchent une histoire du métro, une histoire de Paris ou une véritable histoire de France. La véritable histoire ne juge pas comme c’est parfois le cas dans cet ouvrage (notamment contre Beaubourg, la tour Montparnasse ou la Défense).

Sommaire

  • Ier siècle : Cité, le berceau de César
  • IIè siècle : Place d’Italie, tous les chemins mènent à Rome
  • IIIè siècle : Notre-Dame-des-Champs, le martyre de Saint-Denis
  • IVè siècle : Saint-Martin, Paris, résidence impériale
  • Vè siècle : Louvre-Rivoli, Paris, capitale franque
  • VIè siècle : Saint-Michel-Notre-Dame, les Mérovingiens, fils aînés de l’Eglise
  • VIIè siècle : Saint-Germain-des-Prés, d’une abbaye à l’autre
  • VIIIè siècle : Basilique de Saint-Denis, l’ultime faste des rois
  • IXè siècle : Châtelet-Les Halles, l’heure des comtes
  • Xè siècle : La Chapelle, le triomphe des Capétiens
  • XIè siècle : Arts et Métiers, le mythe de l’an 1000
  • XIIè siècle : Philippe Auguste, Paris, capitale de la France
  • XIIIè siècle : Maubert-Mutualité, l’Université prend son envol
  • XIVè siècle : Hôtel de Ville, la naissance du Tiers-Etat
  • XVè siècle : Château de Vincennes, Paris risqué
  • XVIè siècle : Palais-Royal-Musée du Louvre, ombres et lumières de la Renaissance
  • XVIIè siècle : Invalides, le prix du Grand Siècle
  • XVIIIè siècle : Bastille, la colère du faubourg
  • XIXè siècle : République, en cinq actes et en coups de théâtre
  • XXè siècle : Champs-Elysées-Clemenceau, les allées du pouvoir
  • XXIè siècle : La Défense, le retour à la source

Pour en savoir plus

Renoir au XXème siècle, Galeries nationales du Grand Palais

Renoir23 septembre 2009 au 4 janvier 2010

Présentation officielle

Au début des années 1890, Renoir expérimente des voies nouvelles. Il invente un art qu’il veut classique et décoratif, dominé par le refus du monde moderne au profit d’une Arcadie intemporelle, peuplée de baigneuses sensuelles. Alors que le cubisme et l’abstraction se développent, le maître définit un point d’équilibre entre tradition et innovation.

Infos pratiques

Galeries nationales du Grand Palais, Champs Elysées.

Transports : Station Champs Elysées-Clemenceau (Métro Ligne 1), Franklin Roosevelt (Métro Ligne 1 La Défense ↔ Château de Vincennes), Concorde (Métro Ligne 1 La Défense ↔ Château de Vincennes, Métro Ligne 8 Balard ↔ Créteil — Préfecture ou Métro Ligne 12 Porte de la Chapelle ↔ Mairie d’Issy) , Invalides (RER C / Pontoise (C1) - Versailles-Rive Gauche (C5) - Saint-Quentin-en-Yvelines (C7) - Massy-Palaiseau (C2) - Dourdan (C4) - Saint-Martin d'Étampes (C6) - Versailles-Chantiers (C8), Métro Ligne 8 Balard ↔ Créteil — Préfecture ou Métro Ligne 13 Les Courtilles / Saint-Denis - Université ↔ Châtillon - Montrouge)

Horaires : Du vendredi au lundi, de 9h30 à 22h. Le mercredi de 10h à 22h et le jeudi de 10h à 20h. Pendant les vacances scolaires, tous les jours de 9h à 23h. Fermeture le 25 décembre.

Tarifs : Plein tarif, 11€. Tarif réduit, 8€. Gratuit pour les moins de 13 ans.

Mon avis

Une exposition vraiment exceptionnelle! On nous présente des oeuvres de Renoir moins connues (même si certains vous diront franchement quelque chose) qui permettent de mieux comprendre son parcours et son art. Renoir est souvent présenté comme le peintre le plus heureux du 20ème siècle et cela se ressent à travers ses toiles. Il s’agit de scènes de bonheur, de portraits touchants, notamment lorsqu’il peint ses enfants et leur nourrice. Les couleurs sont impressionnantes, la peau des femmes a l’air tellement douce et réelle qu’on a envie de caresser la toile. La muséographie est sublime et les oeuvres sont entrecoupées de photographies du peintre et de ses proches pour finir avec des sculptures du maître. J’ai totalement découvert Renoir et j’ai été vraiment soufflée par la beauté des couleurs. Vous y verrez également quelques toiles de grands peintres inspirés par Renoir comme Picasso notamment. Cette exposition vaut vraiment le coup, d’autant plus que de nombreuses oeuvres exposées sont introuvables dans les livres sur le peintre que vous pourrez feuilleter. N’hésitez pas! Courrez y avant le 4 janvier!

La Mégère à peu près apprivoisée, Le Vingtième théâtre

Du 7 juillet 2006 au 2 janvier 2010Megereapprivoisee

Distribution

D’après La mégère apprivoisée de W. Shakespeare. Mise en scène d’Alexis Michalik. Interprétée par la compagnie Los Figaros. Avec Fanny Aubin, Louis Caratini, Olivier Dote Doevi, Leilani Lemmet, Dan Menasche/Gregory Juppin (en alternance), Alexis Michalik, Régis Vallée.

Résumé

« La mégère » est une des pièces de Shakespeare dont l’intrigue est la plus simple, elle n’est prétexte qu’à des déguisements, des jeux de mots, des situations aussi cocasses qu’hilarantes, et surtout, elle dévoile une galerie de personnages riches en couleurs. Ça n’est pas un hasard si le grand Will a placé son intrigue au beau milieu de l’Italie: c’est une comédie bouffonne, presque une farce, dont l’interprétation pourrait presque être faite façon commedia dell’ arte. Presque. ‘La Mégère à peu près apprivoisée’ est une histoire de couples. Exit donc les monceaux de discours sexistes (à la base, Katarina était une peste et Petruchio n’avait rien à se reprocher), les deux brutes sont mises sur un pied d’égalité des sexes, et c’est à celui qui criera le plus fort. Mais qui sera-ce ? Mystère…

Infos pratiques

Le Vingitème théatre, 7 rue des Plâtrières, 75020 Paris.

Métro Ménilmontant (Métro Ligne 2 Porte Dauphine ↔ Nation), Père Lachaise (Métro Ligne 2 Porte Dauphine ↔ Nation, Métro Ligne 3 Pont de Levallois ↔ Gallieni), Gambetta (Métro Ligne 3 Pont de Levallois ↔ GallieniLigne 3bis).

Tarifs de 7 à 22€.

Mon avis

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les Figaros ont la pêche! Ils nous servent une mégère sur des extraits de Shakespeare, des chansons de leur crû interprétées avec leurs instruments sur scène, des danses et même des claquettes! Chaque acteur semble prendre un plaisir fou à jouer cette piège qui tourne depuis plus de 3 ans! Un vrai plaisir! C’est léger, drôle, joyeux! On en ressort avec la patate! J’ai trouvé la fin un peu bruyante mais l’ensemble est vraiment une comédie originale et très drôle. Des histoires de couples et de séduction, l’histoire aussi d’une jeune femme qui se fait finalement « mater » par plus fort qu’elle… elle finit par trouver un mari qu’elle aime alors qu’elle refusait tous les prétendants. L’actrice qui joue Katarina fait la mégère à merveille et les acteurs de la troupe sont tous épatants! A ne pas manquer si vous voulez passer une bonne soirée. Les enfants y trouveront aussi leur compte…

Expo Pierre Soulages, Centre Pompidou

SoulagesPompidou14 octobre 2009 – 8 mars 2010

Présentation officielle

Le Centre Pompidou célèbre, par une grande rétrospective, l’œuvre du plus grand peintre de la scène française actuelle, Pierre Soulages. À la veille de son 90ème anniversaire, Soulages, « peintre du noir et de la lumière », est reconnu comme l’une des figures majeures de l’abstraction.

Musée, Tarifs & Horaires

Centre Pompidou ou Centre Beaubourg, Place Georges Pompidou, 75004, Paris. Métro Rambuteau (Métro Ligne 11), Hôtel de Ville (Métro Ligne 1, Métro Ligne 11), Châtelet (Métro Ligne 1, Métro Ligne 4, Métro Ligne 7, Métro Ligne 11, Métro Ligne 14), Les Halles (Métro Ligne 4, RER A Saint-Germain-en-Laye (A1) - Cergy (A3) - Poissy (A5) ↔ Boissy-Saint-Léger (A2) - Marne-la-Vallée (A4), RER B / Aéroport Charles-de-Gaulle 2 TGV (B3) - Mitry-Claye (B5) ↔ Robinson (B2) - Saint-Rémy-lès-Chevreuse (B4), RER D / Orry-la-Ville (D1) - Creil (D3) ↔ Melun (D2) - Malesherbes (D4)).

Tarifs : 12€, tarif réduit 9€. Possibilité d’acheter son billet en ligne et/ou d’abonnement annuel. Gratuit pour les moins de 18 ans.

Horaires : Tous les jours sauf le mardi et le 1er mai, de 11h à 21h.

Mon avis

Soulages peut sembler hermétique. Ces grands tableaux noirs abstraits, qui se ressemblent tous au 1er coup d’oeil… Mais pour apprécier les toiles du plus grand peintre français vivant, il faut tenter de comprendre sa démarche.

« Je ne demande rien au spectateur, je lui propose une peinture : il en est le libre et nécessaire interprète. Cette position du spectateur dépend et répond de son attitude générale dans le monde et ceci avec d’autant plus de force qu’il n’est pas pris à parti à travers cette peinture qui ne renvoie pas à quelque chose d’extérieur à elle-même. C’est non seulement le peintre entier que ma peinture engage, mais aussi le spectateur, et le plus fortement qu’il soit possible. » P. Soulages

Les visiteurs sont pour la plupart intrigués, contemplent les toiles de côté pour apprécier l’épaisseur du matériau. Soulages a été un des premiers peintres à utiliser du matériel de peintre en bâtiment et du goudron notamment pour composer ses toiles.

Le noir, l’absence de lumière et pourtant… Ce noir changeant selon l’angle sous lequel vous contempler le moindre tableau. C’est cela Soulages, du beau avec du peu en quelque sorte. J’ai aimé la profondeur de ses toiles, que j’avais déjà pu appréhender au musée Fabre à Montpellier. J’ai aimé la lumière, la profondeur et les dimensions.

« J’aime l’autorité du noir, sa gravité, son évidence, sa radicalité. Son puissant pouvoir de contrate donne une présence intense à toutes les couleurs et lorsqu’il illumine les plus obscures, il leur confère une grandeur sombre. Le noir a des possibilités insoupçonnées et, attentif à ce que j’ignore, je vais à leur rencontre. » P. Soulages

C’est réellement une exposition à ne pas manquer, d’autant plus que les oeuvres sont issues, pour la plupart, de collections privées.

Un conseil, allez y en soirée, pour contempler les oeuvres de Soulages plongés dans la  nuit noire. On y sent une toute autre ambiance. Vous remarquerez peut être comme moi un tableau noir et bleu, « Peinture 222x137cm » du 3 février 1990, qui m’a complètement hypnotisée.

Salle Soulages, musée Fabre, Montpellier

Salle Soulages, musée Fabre, Montpellier

Publicité