Musée de la préfecture de police, rue de la Montagne Sainte-Geneviève

Infos pratiques

4, rue de la Montagne Sainte-Geneviève – 75005 Paris

Du lundi au vendredi de 9h à 17h. Le samedi de 10h30 à 17h30.

Lien web : http://www.prefecturedepolice.interieur.gouv.fr/La-prefecture-de-police/Service-de-la-memoire-et-des-affaires-culturelles/Le-musee-de-la-prefecture-de-police

Avis

Ce n’est pas le premier musée qui vient à l’esprit quand on cherche à faire son touriste à Paris… Pourtant, le musée de la préfecture de police a quelques atouts pour qui s’intéresse un minimum à l’histoire de la police, de la justice ou tout simplement à l’histoire de Paris.

Ce musée, créé par le préfet Lépine (inventeur du concours) au début du XXè siècle, se situe dans un commissariat et présente des pièces allant de l’Ancien Régime à la libération de 1945. Même si la muséographie est vieillissante, on découvre avec intérêt des pièces qui font appel à notre histoire commune : registre d’écrou (registre pour les prisons) de Ravaillac, une lame de guillotine, des arrêtés préfectoraux étonnants, les débuts de la police scientifique avec les appareils de mesure, les photographies de scènes de crime, etc.

Des visites guidées sont possibles et permettent d’obtenir des explications trop peu présentes. On y passe moins de temps qu’au Louvre, il ne fait pas partie des grands musées parisiens, mais il mérite qu’on le découvre !

Photos : http://fr.wikipedia.org/ & http://www.prefecturedepolice.interieur.gouv.fr/

Métronome : L’histoire de France au rythme du métro parisien, Lorànt Deutsch

Métronome Laurant DeutschNote de l’éditeur

Saviez-vous que la Lutèce des origines ne se situait pas sur l’île de la Cité, mais à Nanterre ? Que les derniers combattants gaulois massacrés par les Romains reposent sous la tour Eiffel ? Que les vestiges de la première cathédrale de Paris se trouvent sous le parking d’un immeuble moderne du Ve arrondissement ? Au fil de ses découvertes, Lorànt Deutsch vous emmènera vers ce qui fut le Pont-au-Change, ancêtre de la Bourse, puis chez ce bistrotier qui entasse ses bouteilles dans une cellule de la Bastille sauvée de la destruction, et tout au long des rues où se cachent des trésors que vous ne soupçonniez pas. Une promenade captivante, où défilent les seigneurs alliés comme les princes rebelles, et tout ce qui a forgé le pays. Vous verrez s’ériger des murailles contre l’envahisseur, s’agiter l’Église, s’imposer les marchands, s’ébrouer les artistes, l’Université s’installer sur des ballots de paille place Maubert, le peuple de Paris se soulever – violent, sanglant, emblématique -, et se construire ainsi toute l’histoire de France.

Prix : 17,01 € sur Amazon.

Mon avis

Voici un best-seller qui étonne et qui détonne dans le petit monde des libraires… Bien que l’histoire de France se soit toujours bien vendue en France, la figure de Lorànt Deutsch ne garantissait pas a priori un succès littéraire. Depuis la pub Yop et les Intrépides, un long chemin a été parcouru par ce fan d’histoire en général et d’histoire de Paris en particulier.

L’ensemble est plutôt agréable, le style est fluide et les chapitres assez courts. Chaque siècle est personnifié par une station de métro, qui invite à un récit des événements du siècle à travers un quartier parisien. Le principal reproche que je luis fais est qu’il ne s’agit ni d’un livre sur le métro, ses lignes, ses stations, etc., ni d’une histoire de Paris, mais plutôt d’une rapide histoire de France vue à travers quelques points parfois précis, parfois généraux, voire vagues.

Ce livre est davantage une ballade qu’un précis d’histoire et c’est bien ce que je n’ai pas aimé. Chaque chapitre commence par une description plus ou moins succincte de la station de métro utilisé en titre. Le métro est ici un prétexte pour parler d’une histoire plus générale. L’idée est intéressante, mais sa réalisation est parfois maladroite. Il est vrai qu’il n’est pas évident de passer du Stade de France à la basilique Saint-Denis. L’auteur avoue sa difficulté au chapitre Louvre-Rivoli : « Dans mon itinéraire, je pourrais descendre à l’une ou à l’autre des stations, peu importe ! Car ce que je viens chercher ici, ce n’est pas le musée flamboyant d’aujourd’hui. En fait, je veux errer en ces parages pour rêver à ce qui n’existe plus – pas même une trace, à peine un souvenir… »

Difficile d’utiliser un Paris moderne pour fouiller dans l’histoire de France. A la station de métro, succède une présentation du quartier, de son importance historique, des vestiges que l’on y trouve, puis un panorama d’un siècle d’histoire de France. Les faits relatés sont justes et l’érudit n’apprendra pas beaucoup de choses de cet ouvrage, si ce n’est les indications précises des immeubles qui conservent des traces du passé. Là encore, l’idée est intéressante, mais sa réalisation est quelquefois maladroite. Comme le chapitre Philippe-Auguste où l’on a quatre pages de guide touristique sur l’enceinte médiévale : « De beaux fragments sont également visibles en plusieurs endroits : 60-64 et 68, rue du Cardinal-Lemoine ; 4 et 6, rue Thouin ; 1 et 7, rue Clovis ; et surtout au 47, rue Descartes où l’on peut, en s’armant de patience et en franchissant trois digicodes, monter sur le faîtage du rempart. » Il est dommage de trouver autant d’informations quasi-inutiles sans plan ou illustration.

Dans chaque chapitre, on trouve des encadrés qui sont des digressions du récit et qui répondent à quelques questions importantes (Comment les Halles disparurent-elles ? Comment la Joconde arriva-t-elle au Louvre ? etc.). Elles permettent de couper le récit tout en précisant des points intéressants. L’idée intéressante est ici habilement utilisée.

Au final, malgré quelques défauts, Métronome est une lecture à recommander à ceux qui cherchent une ballade dans l’histoire légère et agréable. Ici, l’histoire de France est davantage l’occasion d’un récit qu’une réelle enquête historique. C’est ce qui peut être reproché à cet ouvrage qui laissera sur leur faim ceux qui recherchent une histoire du métro, une histoire de Paris ou une véritable histoire de France. La véritable histoire ne juge pas comme c’est parfois le cas dans cet ouvrage (notamment contre Beaubourg, la tour Montparnasse ou la Défense).

Sommaire

  • Ier siècle : Cité, le berceau de César
  • IIè siècle : Place d’Italie, tous les chemins mènent à Rome
  • IIIè siècle : Notre-Dame-des-Champs, le martyre de Saint-Denis
  • IVè siècle : Saint-Martin, Paris, résidence impériale
  • Vè siècle : Louvre-Rivoli, Paris, capitale franque
  • VIè siècle : Saint-Michel-Notre-Dame, les Mérovingiens, fils aînés de l’Eglise
  • VIIè siècle : Saint-Germain-des-Prés, d’une abbaye à l’autre
  • VIIIè siècle : Basilique de Saint-Denis, l’ultime faste des rois
  • IXè siècle : Châtelet-Les Halles, l’heure des comtes
  • Xè siècle : La Chapelle, le triomphe des Capétiens
  • XIè siècle : Arts et Métiers, le mythe de l’an 1000
  • XIIè siècle : Philippe Auguste, Paris, capitale de la France
  • XIIIè siècle : Maubert-Mutualité, l’Université prend son envol
  • XIVè siècle : Hôtel de Ville, la naissance du Tiers-Etat
  • XVè siècle : Château de Vincennes, Paris risqué
  • XVIè siècle : Palais-Royal-Musée du Louvre, ombres et lumières de la Renaissance
  • XVIIè siècle : Invalides, le prix du Grand Siècle
  • XVIIIè siècle : Bastille, la colère du faubourg
  • XIXè siècle : République, en cinq actes et en coups de théâtre
  • XXè siècle : Champs-Elysées-Clemenceau, les allées du pouvoir
  • XXIè siècle : La Défense, le retour à la source

Pour en savoir plus

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